Shibuya
Pas un reportage sur Tōkyō sans une vue de ses célèbres passages pour piétons, de la cohue qui envahit la chaussée.
Comme si cet endroit et quelques autres pouvaient résumer à eux seuls la mégalopole et ses 32 millions d’habitants. En nous donnant à voir et à revoir cette vue de la ville, de la foule qui traverse sur ces diagonales zébrées, le journaliste réalise un reportage qui correspond à l’idée qu’il s’est faite du Japon : un petit pays avec beaucoup d’habitants qui vivent les uns sur les autres. La réalité est toute autre...
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Hachikō : un chien fidèle
Dans les années 20, Tōkyō n’est pas encore la mégalopole que l’on connaît actuellement. Shibuya a des allures de petite bourgade.
Hidesaburo Ueno, un professeur, achète en 1924 un Akita, un chien de race japonaise, et le prénomme Hachikō. Chaque jour de la semaine, Ueno sensei prend le train afin de se rendre à l’université de Tōkyō où il enseigne. Hachikō accompagne son maître jusqu’à la gare de Shibuya et retourne chaque soir à la même heure l’attendre pour son retour. En mai 1925 Ueno san décède d’un accident vasculaire cérébral à l’université. Pendant dix ans, Hachikō continue de venir attendre son maître, chaque soir, à la gare.
La fidélité est une valeur appréciée dans la société japonaise. Un quotidien, l’Asahi Shinbun, relate cette étonnante histoire. Hachikō accède ainsi à une certaine forme de célébrité. Une première statue de bronze est érigée en 1934, en présence de l’intéressé! Cette statue est ensuite fondue durant les pénuries qui accompagnent la seconde guerre mondiale. Mais dès 1948, une nouvelle statue est installée près d’une des sorties de la gare de Shibuya. Elle est actuellement un lieu de rendez-vous pour des centaines de voyageurs. Les soirs de fin de semaine, surplombant la foule, paisible, il est toujours là. Il attend son maître...
Johnny Depp ?
Il arrive sur Shibuya crossing, sûr de lui, le sourire aux lèvres. Le brushing est parfait, le teint bronzé, la moustache et le bouc lui donnent des airs de Johnny Depp nippon.
Il lance le bonjour à quelques connaissances, mais semble distrait, le regard perdu, à attendre ou chercher quelqu’un ou quelque chose.
Un appareil photo en bandoulière, il pourrait passer pour un touriste, si son look très étudié ne créait le doute pour reléguer l’appareil de prises de vues au rang de simple accessoire de mode.
Bagarre sur Shibuya crossing