Shintō
La voie des Dieux
Le shintō est la plus ancienne religion du Japon. Elle est liée à son origine et à sa mythologie. L’Empereur est un descendant de Amaterasu, déesse shintō.
Religion polythéiste et animiste, elle comprend de nombreuses divinités ou esprits mystiques appelés kami. Ces esprits s’attachent à des objets sacrés, des symboles, des animaux, des êtres extraordinaires (tengu), des sources ou des chutes d’eau, des montagnes (Fujisan), des phénomènes naturels (kamikaze : ouragan d’origine divine qui sauva le Japon d’une invasion mongole).
Les kami peuvent avoir une influence sur la vie des humains. Il est donc préférable de les honorer, surtout que ceux-ci seraient suceptibles et pas toujours bienveillants. Plus que religieux, les Japonais sont superstitieux et cherchent, par des prières, à s’attirer les faveurs des kami.
Le shintō insiste sur le caractère sacré de la nature. Les Japonais se situent comme étant un élément de la nature, de l’univers. Ils en apprécient certaines de ses manifestations, comme la saison des sakura, les cerisiers en fleurs, et n’hésitent pas à prendre un jour de congé pour pique-niquer en famille ou entre amis sous leur ombrage.
Oharai
La purification est une pratique très présente dans le shintoïsme. Une fontaine (chōzuya) ou un bassin (tsukubai) sont à la disposition du fidèle peu après l’entrée du sanctuaire. Il y pratique le rituel suivant : après s’être saisi d’un puisoir, il se lave la main gauche, puis la droite et enfin la bouche. Il rince le manche du puisoir en le reposant. Purifié de ses péchés ou de ses souillures, le fidèle peut se présenter devant le kami vivant dans le sanctuaire.
Superstitieux, l’adepte procède à ces ablutions purificatrices dans l’espoir d’éloigner le mauvais sort (tatari) d’un kami ou de favoriser la chance.
Ema
À l’entrée du sanctuaire, cette jeune mère a acheté une ema, une plaquette de bois. Avec un feutre noir, après un instant de réflexion, elle a inscrit des voeux de bonheur et de bonne santé pour son nourrisson. Puis, elle a accroché ses souhaits, en espérant que la déité du lieu les exhausse.
Les flèches tueuses de démons
La boutique à l’entrée d’un sanctuaire vend mille babioles, des ema, des omikuji, des flèches appelées hamaya et diverses amulettes.
Les japonais semblent plus superstitieux que religieux et, pour quelques centaines de yen, cherchent à s’attirer la chance tout en assurant la prospérité du sanctuaire.
Certaines amulettes vont soutenir la réussite scolaire, d’autres protèger des accidents, assurer une bonne santé, favoriser une grossesse, provoquer la prospérité.
Autrefois, placées dans la toiture des maisons pour préserver le foyer des démons, les flèches vendues dans les sanctuaires favorisent la chance et les buts à atteindre.
Meiji jingu
Le sanctuaire impérial
La futaie de Yoyogi-kōen abrite le Meiji jingu. Après quelques pas dans l’allée, un torii majesteux marque l’entrée du sanctuaire. En le franchissant, on quitte le monde profane pour entrer dans l’enceinte sacrée dédiée à la mémoire de l’Empereur Meiji et de l’Impératrice Shōken. La forêt centenaire apporte une fraîcheur agréable, lors des étouffantes journées d’été.
Le parc est immense et il faut plusieurs minutes de marche pour atteindre les bâtiments du sanctuaire. Les fidèles ne pénètrent que rarement dans ces édifices sacrés. Ils s’arrêtent devant la salle de culte, font une offrande, sonnent une cloche ou frappent deux fois dans leurs mains avant de se recueillir et d’adresser une prière au kami du lieu.
Shimenawa
Cette corde de paille de riz présente dans de nombreux sanctuaires shintō indiquent la présence d’un kami.
Gohei
Accrochées sur le shimenawa ces bandelettes de papier ou parfois de métal en forme d’éclair ont la même signification. Un kami réside en ces lieux.
Au Meiji jingu, il s’agit de l’âme de l’Empereur Meiji et de sa femme, l’Impératrice Shōken.
Honden
Lorsqu’il se présente devant le bâtiment principal (honden), le fidèle jette une pièce dans une énorme boîte à offrandes, fait tinter une grosse cloche puis émet un voeu. Entouré d’une barrière sacrée, seuls les prêtres pénètrent dans le honden.
Yamabushi
Ces moines guerriers ont abandonné depuis longtemps leurs armes, pour des conques et des bâtons de marche. On les croise parfois dans la montagne, évoquant ici l’esprit d’une source, là un kami niché au coeur d’un arbre pluri-centenaire. Leurs pratiques animistes étonnent, leurs rites chamaniques interrogent, le mystère qui les entoure intrigue.