Asakusa
Le quartier des plaisirs
Il y a encore quelques années, Asakusa abritait les derniers théâtres de la capitale. C’est sur les planches de l’un d’entre eux que Takeshi Kitano, le célèbre acteur et réalisateur du film Hanabi, a fait ses débuts dans le manzai, des sketches satiriques improvisés.
Aujourd’hui, Asakusa est surtout connu pour abriter le plus touristique des temples bouddhistes de Tōkyō, le Sensō-ji et sa pagode à cinq étages.
À l’arrière du sanctuaire, quelques rues abritent des okiya les dernières maisons de geishas.
Un peu plus loin, subsistent quelques vestiges de Yoshiwara, le quartier des plaisirs des siècles passés, célèbre pour ses maisons de thé et ses courtisanes.
Asakusa est bordé à l’est par la rivière Sumida. Les abords du temple ont été aménagés en une agréable promenade. Au nord, ses quais pavés laissent la place à un quartier accueillant un grand nombre de sans-abri.
Sensō-ji
La porte du tonnerre
Le Sensō-ji est le plus grand temple bouddhiste de Tōkyō. Le plus populaire et le plus touristique aussi.
On y accède par une première porte monumentale, Kaminarimon, la porte du tonnerre. En son milieu, au sol, une poutre de bois. Il faut l’enjamber pour pénétrer dans l’enceinte. On ne pénètre pas dans un temple bouddhiste par hasard, mais en faisant un effort symbolique. La suite ressemble au marché du temple, une des rues les plus commerçantes de Tōkyō : katana, souvenirs, estampes, perruques, gâteaux, on trouve de tout dans la Nakamise dori !
S’attirer les bonnes grâces
Après avoir franchi une deuxième porte tout aussi monumentale, dénommée Hōzōmon, les fidèles se frottent le corps avec les fumées d’encens ou se rendent au Sensō-ji, frappent deux fois dans leurs mains, jettent une pièce en guise d’offrande, et prient, se recueillent ou émettent un souhait.
Un tour de pousse-pousse ?
Sur le trottoir, à peine sorti du métro, un programme à la main, le regard scrutant le début de la rue, aux aguets, il cherche les clients. Souriant, portant un chapeau traditionnel, vêtu d’un collant mettant en valeur ses cuisses galbées, chaussé de jikatabi, des chaussures au pouce séparé, il arbore le teint hâlé du travailleur exerçant en plein air.
Lourd !
Accompagnée de sa mère, une jeune fille se rend au temple lorsqu’elle est accostée par un touriste. Pressée, elle accepte tout de même de poser pour une photo. Il s’accroche, la suit, en quémande une autre, puis une autre. Enfin ils s’arrêtent quelques instants sous la lanterne accrochée sous la porte Hōzōmon pour une ultime prise de vue.
Après avoir perdu un temps précieux, la jeune fille se presse en direction du Hondō du Sensō-ji, derrière elle. Son kimono de cérémonie ne lui permettant pas de courir, elle se précipite à petits pas pour son rendez-vous avec le prêtre.
Taifu
Mauvaise année ! Tōkyō subit deux typhons, coup sur coup, en l’espace de quatre jours. Passés au large, la capitale reçoit bourrasques et trombes d’eau quelques heures durant. Fréquents en août et en septembre, les typhons sont plus rares en cette fin octobre.
La cité, avec ses centres commerciaux, ses galeries souterraines, ses passages protégés, offre mille abris à sa population. Courses précipitées d’un depato à un autre, cris pour héler un taxi, la vie citadine continue, insouciante.
Et puis la pluie faiblit, les pas ralentissent, les parapluies subsistent, les dernières gouttes se font rares, les bruits restent sourds.
Le soleil perce les nuages.
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