Kyôto
En 1945, Kyôto est en tête de la liste des villes pouvant être anéanties par le feu nucléaire. Le secrétaire à la guerre, l’américain Henry Lewis, et le conseiller français Serge Elisseeff connaissent la richesse culturelle de la ville. Une destruction de Kyôto équivaudrait à gommer plus de 1000 ans de l’histoire du Japon. Ils défendent l’idée qu’une réconciliation après-guerre avec la population japonaise sera très difficile. L’état major de l’armée américaine se laisse convaincre et abandonne l’objectif. Kyôto est sauvée !
Kinkakuji - Le pavillon d’or
Le pavillon d’or est le monument le plus célèbre du Japon. Il fut construit par le shôgun Ashikaga Yoshimitsu en 1397, pour exposer sa puissance, son prestige, à l’Empereur et aux différents dignitaires chinois qu’il recevait.
La visite débute avec l’impression d’être déjà venu, il y a quelque temps, quelques années ! Le souvenir est diffus, l’ambiance bon enfant, les touristes suivent les indications jusqu’à la zone indiquant le meilleur point de vue pour y réaliser des photographies. Et puis il est là, tel un bijoux dans un écrin de verdure. Sa taille, son éclat, sa présence, nous laisse sans voix, abasourdis, avec l’impression d’être seuls malgré la foule qui nous entoure. Peu à peu, nous revenons à la réalité, pour commencer à le mitrailler et réaliser nos propres images mais surtout pour imprimer notre propre souvenir du Kinkakuji !
Ginkakuji - Le pavillon aux jardins d'argent
Après la guerre civile d’Onin (1467 - 1477) qui laisse Kyôto en ruines, le shôgun Ashikaga Yoshimasa, peu intéressé par la politique et s’estimant responsable de ce désastre, se retire de la vie publique. Quelques années plus tard, il fait construire le Jishoji dans un style architectural proche du célèbre Kinkakuji édifié près d’un siècle auparavant par son aÏeul Ashikaga Yoshimitsu. Yoshimasa s’y retire et continue de s’intéresser aux arts qu’il développe : la cérémonie du thé (chadô), la poésie (haiku), la calligraphie (shodô) et l’arrangement floral (ikebana). A sa mort, le temple fut rebaptisé Ginkakuji. Ce monument austère et ses jardins sont considérés comme un chef-d’oeuvre de l’art zen.
Les jardins d'argent
lls sont exclusivement composés de gravillons blancs de kaolin soigneusement ratissés. Le Kôgetsudai, un monticule en forme de cône tronqué, est érigé à côté du Ginkakuji. Sa forme parfaite et géométrique, sa fragilité supposée et sa taille semblent irréelles dans ce cadre d’arbres et d’arbustes. Par quels moyens les moines du temple ont-ils réalisé ce chef-d’oeuvre ?
Fushimi Inari Taisha
Le sanctuaire Fushimi Inari fut construit en 711 pour favoriser les récoltes de riz. Comme à une époque le riz fut utilisé comme monnaie, les visiteurs viennent y prier pour plus de richesses. Des particuliers fortunés, mais plus fréquemment des entreprises offrent un torii rouge au sanctuaire pour s’attirer fortune et prospérité. Il y en a actuellement plus de 10 000, mis côte à côte, formant des couloirs à travers la montagne. Les parcourir dans leur ensemble nécessite deux heures de marche ! Sur chaque torii figure le nom du donateur et la date de la donation.
Situé au sud de Kyôto, ce sanctuaire est surtout connu pour ses allées de torii rouges. A la tombée de la nuit, les temples s’illuminent et luisent comme des feux dans l’obscurité. Eblouis par ces lucioles de bois rouge, la marche, pour accéder aux différents bâtiments, se fait prudente. Les derniers visiteurs s’y recueillent un instant ou terminent une promenade commencée trop tardivement.