L'Empereur
Tenno
Souverain d’origine divine, Empereur pour s’affirmer face à son voisin chinois, retranché dans ses palais depuis des siècles, telle est l’image que donne le monarque japonais, le Tenno.
En 1867, le Shōgun Tokugawa Yoshinobu, véritable détenteur du pouvoir politique, abandonne ses prérogatives au profit de l’Empereur. Ce dernier délaisse alors Kyotō la capitale de l’Empire depuis onze siècles et s’installe à Edo, le siège du pouvoir shōgunal, qu’il rebaptise Tōkyō, la capitale de l’Est.
À la suite de la défaite de 1945, la nouvelle constitution du pays, imposée par le pays occupant, les USA, n’accorde qu’un pouvoir représentatif limité au souverain japonais. Sans rôle politique, ses interventions et apparitions deviennent excessivement rares, le Tenno vivant loin du monde médiatique, reclus dans ses palais.
Yasukuni jinja
Morts pour l’Empereur !
le sanctuaire du pays apaisé rend hommage aux plus de deux millions de Japonais ayant donné leur vie au nom de l’Empereur.
Quelques criminels de guerre figurent parmi les âmes des morts honorées au Yasukuni jinja. L’Empereur Akihito ne s’est jamais rendu en personne dans le sanctuaire. Deux fois l’an, en avril et en octobre, il y fait parvenir des présents qui sont accueillis lors d’une cérémonie.
Par contre, des premiers ministres japonais se sont rendus à plusieurs reprises au sanctuaire, ce qui n’a pas manqué de créer des tensions avec les plus proches voisins asiatiques que sont la Corée et la Chine.
Nationalistes et impérialistes !
Le groupe d’affreux arrive pour les festivités de printemps. Peu avant le torii, le premier d’entre eux déroule le drapeau national. Les cinq autres s’alignent et la petite troupe avance d’un pas cadencé vers le sanctuaire. Après un ordre rauque, un salut respectueux, ils font demi-tour et repartent, au même rythme, déterminés et satisfaits d’avoir pu mener à bien leur mission du jour, rendre hommage aux Japonais morts au combat pour l’Empereur.
Prévention
Le flic est sous tension ! Tous les jours, les camionnettes noires des nostalgiques du Grand Japon sont présentes, provocatrices. Armées de haut-parleurs elles braillent leurs slogans, quotidiennement. Parfois, quelques extrémistes tentent une action d’éclat, une provocation qu’il devra prévenir ou réprimer au plus vite.
Le Yasukuni jinja, utilisé sur le plan politique, cristallise les passions. Les lanternes de pierre de l’allée principale, le torii majesteux et le sanctuaire, représentent aux yeux des nationalistes les rêves d’une grandeur déchue.
Le musée de la guerre, situé dans l’enceinte sacrée, présente de manière trop complaisante, minimise ou passe sous silence les exactions de l’armée japonaise durant la seconde guerre mondiale. Pour les nationalistes japonais, il n’est pas pensable d’assumer les erreurs et les horreurs passées qu’ils ne reconnaissent pas.
L'entrée du sanctuaire lors du festival des lanternes, le mitama matsuri.