La baie
Elle a un petit air d’Amérique avec ses gratte-ciel, sa réplique de statue de la Liberté et son Rainbow Bridge qui n’est pas sans rappeler le célèbre Golden Bridge de la baie de San Francisco. En arrière-plan, la Tōkyō Tawa nous projette à Paris.
Tokyo tawa
Une tour Eiffel ?
Rouge et blanche, sept mètres plus haute, la Tōkyō Tawa donne une impression de légèreté, de fragilité. Conçue en 1958, elle n’a nécessité que 4000 tonnes de métal, 6000 tonnes de moins que son homologue parisienne.
Proche de la baie, elle aurait pu être un phare rougeoyant, une balise pour les navires en quête d’un abri, d’un port. Elle est un relais d’ondes hertziennes pourvoyant les chaînes de télévision au-dessus des buildings. Mais la taille sans cesse plus haute des constructions a rendu la Tōkyō Tawa moins efficace. Une nouvelle tour-relais beaucoup plus haute, la Skytree, a vu le jour et s’est substituée à la vieille dame rouge et blanche. Elle reste cependant dans le coeur des habitants et des touristes qui continuent de bénéficier de superbes vues sur la capitale depuis l’un de ses deux observatoires.
L’horloge de Miyazaki
Anachronisme accroché au pied d’un gratte-ciel, ce coucou démesuré est l’oeuvre du célèbre réalisateur de films d’animation Hayao Miyazaki. Chaque heure, des personnages et animaux fantasmagoriques s’animent et carillonnent pour la plus grande joie des enfants et de leurs parents présents.
Pour les passionnés, le musée Ghibli proche de Tōkyō, permet de s’immerger dans l’univers poétique de Miyazaki.
Quant au père de Totoro, Princesse Mononoke et Chihiro, épuisé par une vie consacrée au cinéma d’animation, il a annoncé sa retraite en 2014, avant de se lancer dans un nouveau film!
Quartiers populaires
Le petit peuple de Tōkyō
Alors que les îles artificielles de la baie accueillent les plus importants projets immobiliers de la capitale, qu’elles attisent la convoitise des promoteurs, une population importante continue d’y habiter. Ici, la mégalopole s’efface peu à peu, l’humain refait surface, des commerces se substituent aux grands magasins, des HLM remplacent les buildings de bureaux, et dans certains quartiers, des maisons donnent à la ville une apparence de petits villages.
Mitani san et Bonsha
Ils ont tous les deux 80 ans et pèsent dans les 70 kilos.
Chaque jour, Mitani san promène son amie dans les rues de Tsukishima. La tâche est plus rude qu’il n’y paraît.
Si Bonsha avance d’un pas lent, elle est aussi très gourmande des plantes vertes qui bordent les chaussées. Les jardins de trottoir sont en danger !
Aussi, Mitani san ne s’aventure pas sans son sac de salade ou de chou pour sauver les fleurs de saison de la voracité de son amie. Il est aidé par la coiffeuse du quartier qui place judicieusement quelques rondelles de carottes et deux ou trois tomates-cerises sur le parcours.
L’occasion de s’arrêter quelques minutes, d’échanger quelques mots, de répondre aux questions des curieux, avant de repartir, d’un pas lent et assuré.
Jardins de trottoir
Le moindre espace, un petit balcon, quelques mètres carrés devant une entrée, un rebord de fenêtre ou un bout de trottoir sont aussitôt annexés pour quelques plantations de fleurs ou d’arbustes.
Tout le monde connaît l’art japonais des bonsaïs. Sa maîtrise est particulièrement difficile et les jardiniers japonais du dimanche font preuve de modestie mais aussi d’ingéniosité: une gouttière habilement détournée peut assurer un arrosage les jours de pluie. Le rapport à la nature des Japonais est privilégié et entretenu par la dimension animiste du shintoïsme. Leurs cultures sont colorées et envahissent, toutes proportions gardées, les trottoirs et les ruelles.
Ces jardins de trottoirs égaient et humanisent la ville. Parfois il s’y cache une boîte aux lettres, quelques jizo, ou un maneki. Une abeille butine, un moineau se désaltère...
Marina dans le port de Tōkyō